Née vers 420, à Nanterre, au sein d’une famille patricienne gallo-romaine, Geneviève, nom germanique signifiant « née au sein d’une femme », est citoyenne romaine.
Très tôt, elle est amenée à gérer les vastes domaines familiaux aux environs de Paris et de Meaux et, par le code juridique de l’époque, elle exerce la charge municipale de son père. Encore petite fille, elle rencontre, à Nanterre, deux évêques, Germain d’Auxerre et Loup de Troyes, en route vers la Grande-Bretagne à la demande du pape pour combattre l’hérésie pélagienne. Le futur saint Germain remarque Geneviève et lui propose déjà de se consacrer à Dieu. C’est en réalité vers vingt ans qu’elle est admise parmi les vierges consacrées à Dieu. Dès lors, Geneviève mène une vie de prière et de pénitence tout en continuant à assurer des fonctions politiques et économiques importantes. Elle a vingt-cinq ans à la mort de son père. Elle lui succède à la tête du domaine familial et dans la participation à la direction de la ville de Paris. Elle est reconnue comme une femme d’affaire, riche en terres dont elle fait bénéficier les plus pauvres, mais aussi comme une femme politique avisée qui pèse de plus en plus sur le destin de la cité. Elle tisse des liens avec saint Germain qui fait plusieurs passages à Paris et qui la considère comme sa protégée.
Au printemps 451, les Huns conduits par Attila franchissent le Rhin. Après avoir détruit Cologne, ils s’en prennent à des villes comme Metz, Verdun, Laon, St-Quentin ou Reims. Tout le monde s’attend à ce que Paris soit la prochaine cible du carnage. Les Parisiens veulent fuir mais Geneviève s’y oppose. Elle pense qu’Attila préférera contourner la ville au risque de se faire tuer en rase campagne. Elle ordonne des prières et, malgré l’hostilité des Parisiens, la ville est défendue. La suite donne raison à Geneviève puisqu’Attila choisit d’attaquer Orléans où il est vaincu, le 24 juin 451, par une coalition menée par le général Aetius, venu d’Italie. La clairvoyance de Geneviève lui vaut la bienveillance du peuple de Paris mais aussi un prestige et une autorité dans une partie de la Gaule. Elle s’engage alors pour l’unité de tous les Gallo-Romains et l’arrêt des guerres civiles. Pour ce faire, elle entre en contact avec le roi des Francs, Childéric, puis avec son fils, Clovis. En plus des tractations diplomatiques, elle n’hésite pas à demander aux Francs la libération de prisonniers retenus abusivement ainsi que l’autorisation de faire passer des convois de vivre destinés à Paris en proie à des famines dues à la perturbation des circuits commerciaux traditionnels.

Vitraux de Sainte-Geneviève (église Saint-Julien-du-Sault). Source images : Wikipédia
Passant non loin de Senlis, au nord de Paris, Geneviève découvre, dans un simple cimetière public, la tombe du martyr Denis. Connaissant le parcours du saint Denis, un des évangélisateurs de la Gaule au IIIème siècle et premier évêque de Paris, elle demande et supervise la construction d’une basilique sur le lieu de son martyr. Plus tard, Geneviève inspirera l’édification de la basilique consacrée à saint Pierre et saint Paul, sur la future montagne Sainte-Geneviève, dont elle assurera le mécénat.
Mais le projet majeur de Geneviève est d’amener Clovis au baptême. Parlant la langue de Clovis et s’étant lié d’amitié avec la reine Clotilde, elle persuade le roi des Francs d’accepter la célébration de son baptême des mains de l’évêque de Reims, saint Rémi. Reconnaissant et demeuré fidèle à son sacrement, Clovis choisira d’être enterré auprès de Geneviève.

Sainte Geneviève au Lendit, peintre anonyme. Source images : Wikipédia
Geneviève s’éteint à plus de 80 ans. Elle est ensevelie, le 3 janvier, dans le tombeau que Clovis avait prévu pour sa propre famille. Dès la seconde moitié du VIème siècle, la messe de sainte Geneviève est célébrée à cette date.
Reconnue comme un soutien du peuple face aux périls, sainte Geneviève est la patronne des gendarmes par une déclaration du pape Jean XXIII de 1963. Mais Geneviève est également la patronne de multiples petits métiers comme les bergères, les chapeliers, les fabricants de cierges ou les tapissiers. Elle est surtout la patronne de la ville de Paris, mais aussi de Nanterre et de son diocèse, et donc du département des Hauts-de-Seine.
Raymond
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