Avant de rejoindre la sacristie de la cathédrale, le trésor de Notre-Dame-de-Paris a trouvé un écrin provisoire dans la galerie Richelieu du musée du Louvre. Nous partons à sa recherche, depuis la fondation de l’évêché de Paris attribuée à saint Denis au 3e siècle. Tracer l’histoire de la cathédrale avant 1160 est chose incertaine. Toujours est-il qu’au 6e siècle, le trésor est bien là. Pour preuve, nous voyons ce testament de noble dame Ermentrude qui offre un grand plat d’argent.
Du premier trésor, il reste peu. De précieux manuscrits médiévaux postérieurs, ou inventaires en énumèrent les objets : châsse de la Vierge, reliques de l’évêque saint Germain, relique de la sainte Croix de Jérusalem. Le jugement de Charlemagne exposé confirme la dédicace de la cathédrale à « Notre Dame », saint Germain et saint Etienne. Louis XIII en vouant la France à la Vierge en 1638 donne un nouvel éclat à la cathédrale : maître autel rénové, orfèvreries, nouvelles tapisseries. Le trésor est au cœur de la liturgie mais les fontes de guerre et la Révolution en détruisent une grande partie. A l’occasion du sacre de Napoléon Ier, Notre-Dame s’enrichit d’objets de paramentique (chape, chasuble, tunique) et d’orfèvrerie liturgique que l’exposition met en valeur. Notre-Dame devient gardienne des objets du sacre, fonction auparavant dévolue à la basilique de Saint-Denis.
Le trésor profite de la restauration monarchique puis du Second Empire qui favorisent l’union du pouvoir politique et de l’Eglise. Il se reconstitue patiemment en dépit des destructions de 1830 et en 1854, le trésor prend place dans la nouvelle sacristie néogothique. C’est l’époque où l’architecte Viollet-le-Duc est chargé de concevoir un mobilier liturgique en harmonie avec le style néogothique. Les reliquaires de la couronne d’épine, du clou et du bois de la croix, et du buste de saint Louis que nous pouvons admirer sont le point d’orgue de l’exposition, tout comme les dessins. Dans tous ces objets étincelants se reflètent à la fois la liturgie, l’histoire de la France, la sensibilité de chaque époque, le talent des orfèvres et de Viollet-le-Duc. Laurence
jusqu’au 29 janvier – – Le trésor de Notre-Dame-de-Paris
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