Nous sommes heureux de continuer à partager les témoignages de ceux, bénéficiaires et donateurs qui ont participé à la campagne de solidarité et de fraternité menée conjointement par le Secours Catholique et la paroisse en septembre 2022.
C’est une belle expérience qu’ont vécu Juliette et Marlène en acceptant la proposition de Sana et de Fahima à venir préparer chez elles un repas ensemble pour leur famille et leurs invités. Toutes les deux le disent, au travers de la cuisine, elles ont découvert une autre culture, entrevu un peu de l’histoire de vie de ces femmes d’origine différente, et cela a agrandi leur regard parce que la relation est devenue personnelle.
Pour Juliette qui avait de la curiosité pour la culture libanaise, Sana a préparé un repas libanais pour 8 personnes (5 adultes et 3 enfants). Juliette raconte : le RDV de préparation qui a été une première surprise : Sana lui a présenté tout un book de recettes illustrées par des photos et la liste des ingrédients nécessaires, qui ont pu la guider dans son choix des mets, puis les courses à deux dans la petite épicerie du monde de Puteaux à la recherche des ingrédients locaux et enfin la préparation du repas. « Nous avons cuisiné plus de 3 heures ensemble. J’ai appris le nom des plats, les traditions, des gestes culinaires que nous n’utilisons pas. Cela a été une initiation au voyage, la découverte de nouvelles odeurs, des plats très frais et délicieux. Sana est une femme très douce, à l’écoute qui m’a rendu son pays vivant, en me parlant des recettes de sa Mère, de sa Grand – Mère ».
Et Sana comme en écho confirme cette belle entente : « Madame Juliette m’a appris comment faire une tarte et je lui ai appris des recettes de mon pays. Les enfants de Juliette sont venus me voir faire et la petite fille a fait des boulettes de viande avec moi. Cela m’a rappelé les traditions de mon pays, quand je préparais les repas avec ma Mère. Au Liban, il ne se passe pas une journée sans qu’un proche, un ami, un voisin ne partage notre table ». Et elle poursuit : « je me suis sentie très heureuse, j’ai fait le repas avec un amour et avec de la passion ».
Le bonheur circulait dans cette maison ce jour-là : Madame Juliette comme dit Sana était souriante. Et depuis, toutes les deux continuent à se parler.
Pour Marlène c’est la cuisine algérienne qui l’intéressait et elle a proposé à Fahima de préparer un repas pour 10 personnes. Marlène a laissé carte blanche à Fahima en lui indiquant juste ses préférences et son budget. Fahima est arrivée chez Marlène en début d’après- midi, les bras chargés de sacs de courses. « C’est qu’on a l’habitude de préparer des grands repas très variés dans mon pays. Et tout est frais et fait maison » précise Fahima. Et Marlène raconte : « Fahima s’est donné beaucoup de mal. Elle avait l’air très contente. Elle a cuisiné de 14h à 20h. Mes 3 enfants intrigués sont venus voir ce qu’elle faisait et ont pu goûter aux plats ».
Quand les invités sont arrivés, Fahima était encore là et cela a donné lieu à un bel échange et à la possibilité pour Fahima de présenter sa cuisine : 1 soupe algérienne accompagnée de cigares farcis à la viande hachée, 1 salade variée, du poulet rôti avec des artichauts farcis, des petits pois et de la semoule et un succulent dessert de différents fruits, abricots, pruneaux… nappés de miel et d’une citronnade, le tout joliment disposé dans des plats. « Nous nous sommes régalés dit Marlène et les enfants qui ont mangé les mêmes plats que nous, également. C’était léger pour moi et nouveau. Tout a été pris en charge : les courses ont été faites, le repas préparé ».
Fahima aussi parle d’une belle expérience : « c’était un grand plaisir de partager ma culture et de faire connaître les plats algériens. Je me suis sentie très à l’aise chez Marlène. La famille est très gentille ». Marlène ajoute : « c’est une expérience culinaire qui nous a fait voyager par le goût mas aussi par l’échange avec Fahima. J’ai découvert que son fils allait à la même école que le mien et nous avons tout simplement discuté des enfants. C’est une façon de découvrir des gens de culture différente qui habitent à côté de chez nous et avec lesquels on ne parle pas habituellement car nous restons dans notre cercle et avons peu d’opportunités d’aller au-delà ». Et Marlène conclut avec beaucoup de sincérité et de pudeur : « nous nous sommes sentis gâtés et aussi redevables ».
Il n’est pas si facile de recevoir ce qui est donné à profusion, surtout si on a l’habitude d’être le donateur. Mais Marlène a trouvé l’équilibre. Elle a donné quelque temps après 4 places de théâtre qu’elle ne pouvait pas utiliser à une autre famille accompagnée et a agrandi le cercle de la relation gratuite.