Judith (1626) – Jean Valentin dit Valentin de Boulogne – (Musée des Augustins de Toulouse)
Judith, la jeune veuve juive de Béthulie qui sauve sa ville du massacre par l’armée assyrienne en tuant le général Holopherne, a inspiré bien des peintres. Symbolisant la foi, la vertu et la détermination, elle est souvent représentée seule, armée d’une épée, portant la tête d’Holopherne en trophée. On la voit aussi revenant à Béthulie avec sa servante ou égorgeant le général dans des scènes insoutenables de réalisme. Sur ce tableau de Valentin de Boulogne, elle apparaît en héroïne victorieuse.
Elève de Simon Vouet et influencé par le clair-obscur du Caravage, Jean Valentin réalise à Rome ce portrait à mi-hauteur, sans arrière plan. Résolue, le visage tourné vers nous, Judith désigne le ciel de sa main droite invoquant la légitimité et l’exemplarité de son acte, tandis que sa main gauche repose sur le cimeterre d’Holopherne, devenu instrument de la justice divine. La composition en diagonales dynamiques, et le clair-obscur, renforcent l’intensité dramatique et la forte présence de Judith. Un rayon de lumière se pose sur son beau visage grave, souligne le geste de son bras tendu vers Dieu, puis glisse sur les riches étoffes qui l’habillent, pour éclairer la tête d’Holopherne dans la pénombre.
Ce tableau appartenait à Louis 14 qui le conservait dans sa chambre. Vous pouvez retrouver Judith sur les vitraux de la Sainte-Chapelle de Paris ou de Notre Dame de la Médaille Miraculeuse de Malakoff.
♫ le Livre de Judith en musique
Retrouvez l’opéra de Vivaldi « Juditha Triumphans » – Air de Bagoas « Armatae face et anguibus » sur YouTube.
Une interprétation pleine de feu de la mezzo soprano Léa Desandre, révélation des Victoires de la Musique classique en 2017.