Pratiquement tous les Chrétiens connaissent le geste héroïque qu’eut Judith, prénom en hébreu qui veut dire « juive », en décapitant la tête de général babylonien Holopherne qui, sur les ordres du roi Nabuchodonosor II (605-562 av JC), assiégeait une ville, Bethulia. Dans celle-ci habitait Judith, descendant de la maison de Siméon. Les habitants songeant à se rendre, elle se proposa d’aller à la rencontre de l’officier. Elle se fit inviter sous sa tante sous prétexte de livrer des informations de premières mains aux assaillants, d’autant que le général la trouvait très belle… Mais celle-ci, avec le concours de sa servante, réussit à l’enivrer et en profita pour lui couper la tête. Les Babyloniens, sans chef, furent alors vaincus par des Juifs galvanisés par la prouesse de Judith.
Cette histoire est rapportée dans le Livre de Judith dans l’Ancien Testament, dont la rédaction se situe au II siècle av. JC d’où certaines interrogations sur la véracité de cet évènement qui renverrait plutôt à des évènements relatant une révolte des Juifs contre les troupes hellénistiques du roi Séleucos IV dont l’officier Nikanor eut la tête tranchée par le chef des rebelles Judas Maccabée (de 166 à 160 av JC). De nombreuses peintures participèrent à donner une ampleur populaire à ce récit à travers les âges. D’ailleurs, Nabuchodonosor, dans ce Livre, est considéré comme un roi assyrien et non babylonien…Est-on sûr qu’il s’agit bien de ce roi , lui qui durant son règne pris à 2 reprises Jérusalem alors capitale du royaume de Juda (597 et 586), finissant par faire raser la ville la deuxième fois ?
Beaucoup moins connue, sainte Judith (fêtée le 5 mai), venant d’Allemagne (région de Thuringie), s’illustra au XIII° siècle (morte en 1260). Devenue veuve, elle quitta son pays natal pour rejoindre son frère qui était Grand maître de l’ordre Teutonique. Ordre chargé de la conversion de peuples encore païens, Judith s’appuya sur ce dernier pour fonder un monastère et un hôpital dans une cité, Chelmeza, depuis lors devenue polonaise.